Le PDG de Swatch Group, Nick Hayek Jr., aurait repoussé une invitation directe du PDG de Rolex, Jean-Frédéric Dufour, à participer à Watches and Wonders.
M. Dufour ne donne presque jamais d’interviews, mais à la veille de l’ouverture de W&W à Genève, il a déclaré au journal suisse NZZ qu’il avait rendu visite à M. Hayek et à d’autres membres de sa famille, dans le but que les marques du Swatch Group prennent place aux côtés de plus de 50 horlogers. à l’événement de cette année.
Son avance a été rejetée et lorsqu’on lui a demandé pourquoi, M. Dufour a répondu : “Je ne sais pas, je ne suis pas dans la tête de M. Hayek. Il dit que le Swatch Group est très industriel et ne veut pas perdre de temps en expositions. C’est dommage, mais ce n’est pas à moi de juger cette stratégie.”
Sa réponse témoigne d’une certaine férocité à l’égard de Swatch Group, à l’heure où Watches and Wonders tente de rassembler l’industrie suisse pour une démonstration de force qui résonne dans le monde entier.
À l’heure où Rolex continue de générer de longues listes d’attente pour ses montres, M. Dufour insiste sur le fait que Watches and Wonders reste important, y compris pour Rolex, car la demande de montres est plus fragile qu’on ne le pense. “[Watches and Wonders] est un événement important pour Genève et pour la Suisse en général. Ce n’est pas une perte de temps. Nous vendons des émotions et du rêve. Pour que cela reste vivant, il faut raconter des histoires, il faut être actif, il faut Je ne peux pas simplement vendre des produits”, a-t-il déclaré aux intervieweurs Andrea Martel et Chanchal Biswas.
La porte est peut-être ouverte pour que les marques du Swatch Group rejoignent Watches and Wonders, mais avec un plafond cette année d’un peu plus de 50 exposants, la plupart des indépendants ont été contraints d’organiser des vitrines en dehors de l’événement principal lors d’événements satellites tels que Time to Watches et un regroupement dans des hôtels au bord du lac tels que le Beau Rivage.
La Fondation Watches and Wonders a toute discrétion sur les marques qui peuvent participer au salon, et les décisions sont prises par seulement trois sociétés : Cartier de Richemont, Rolex et Patek Philippe.
Alors que la fondation a tenu à positionner Watches and Wonders comme une semaine célébrant tous les horlogers suisses, M. Dufour voit d’un mauvais oeil les marques qui profitent de l’exposition principale en organisant des présentations dans la ville.
“On les appelle des pirates. Mais ce n’est pas grave”, dit M. Dufour.
